Je m’appelle H.A., âgée de 08 ans, je suis issue d’une fratrie de cinq (05) enfants dont je
suis l’unique fille. Mon père H.B., un boulanger est originaire de la commune d’Akpro-
Missérété et ma mère T.N., une revendeuse d’ananas. On vivait tous ensemble et en gaieté
quand un jour, mon père après avoir porté un coup violent à un petit garçon du quartier qui
lui a coûté la vie a été présenté au Procureur de la République et mis en prison. Quelque
temps après son arrestation, ma mère éprouvant d’énormes difficultés pour subvenir à nos
besoins m’a amené un soir du retour des classes chez une de ses copines revendeuse
d’essence frelatée qui a promis de prendre soin de moi. Une fois chez cette dernière qui n’a
d’ailleurs aucun enfant, je dois me réveiller à 4 h du matin pour faire les travaux
domestiques avant de transporter les bidons d’essence jusqu’au bord du goudron afin de les
étaler. Je dois bien faire le marketing, car j’ai l’obligation de bien vendre pour pouvoir
garantir ma nourriture de la soirée et pour ne pas avoir à passer la nuit à la cuisine. [
n’hésitez pas de partager l’histoire et de soutenir la collecte en cours ] Un soir, alors que je
lui faisais le point de la vente de la journée, elle constata un manquant de 500FCFA. Pour
me punir en me demandant d’avouer que j’ai acheté avec l’argent, elle m’a mis des briques
dans la main puis 20 minutes après elle a fait appel à un voisin pour l’aider à m’attacher
avec le fil d’un courant qu’elle prend pour sécher les habilles. Après les bastonnades, elle
s’est rendue à l’église pour une séance de prière quand discrètement, je me suis détachée
et me suis rendue dans le marché de Ouando pour me réfugier en pleure, les mains
tremblantes et avec des blessures sur le corps. J’ai été conduite au commissariat du 5e
arrondissement par les bonnes-dames du marché qui ont eu pitié de moi en voyant mon
état. C’est ainsi que j’ai été conduite à la Passerelle pour ma prise en charge.